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Atelier Lift 14 Mercredi 05 février 2014: La Démocratie du futur sera digitale et collaborative

Par Simon Moreillon, Le Temps (05.02.2014)

Allouer une partie du budget d’un canton? Donner des indications de vote aux parlementaires? Choisir les futurs équipements publics de sa commune ou de son quartier? Avec l’émergence de plate-forme digitale de vote, les simples citoyens pourront participer aux prises de décision. Brainstorming à la conférence Lift 14

Objectif d’une des premiers workshops de la conférence Lift 14: réinventer en une matinée la démocratie dans un monde digitalisé. Animé par Jean Henry-Morin, professeur des systèmes d’information et de service de l’Université de Genève, des groupes de travail réunissant des hackers, politiciens, citoyens engagés, esprits indépendants et autres créateurs. Chacun de ces groupes a mené une réflexion qui pourrait aboutir sur la création d’un système viable de «démocratie liquide».

Aussi appelée démocratie délégative, la démocratie liquide est une forme de contrôle démocratique dans lequel le pouvoir, issu du vote, est exercé par des délégués, les citoyens ou habitants d’un territoire, plutôt que des représentants. Dans le cadre de workshop, les possibilités ouvertes par Internet ont été mises en avant pour appliquer ce concept.

Entre affiches griffonnées, piles de stickers et schémas tarabiscotés, tous les participants s’accordent à dire que la démocratie digitale n’en est qu’à ses balbutiements et que l’offre actuelle, le e-voting, basée sur une reproduction du système institutionnel, est trop réductrice face aux possibilités qu’offre Internet.

Il en est ressorti plusieurs points de base: la prise de décision doit être faite au niveau local, commune ou quartier; une plate-forme digitale mixte entre réseau social et système de vote en ligne doit être disponible; le niveau technique de sécurité doit être suffisant pour que les utilisateurs accordent leur confiance au système et que les débats doivent se dérouler sous des noms réels (pas d’anonymat ou de pseudonyme).

En outre, au moins quatre axes de participation possibles ont émergé: 1. Proposer un projet, puis voter pour ou contre. 2. Donner, via un vote, une recommandation à un parlementaire ou un conseiller communal sur un sujet précis. 3. Pouvoir décider d’une partie d’un budget public de manière collaborative. Par exemple 0,5% du budget d’un canton pourrait être laissé sous la responsabilité des habitants. A eux de choisir des projets dans lesquels investir. 4. Décider les besoins en équipements publics: routes, installations de loisirs, services de santé, etc.

La démocratie liquide, c’est avant tout offrir aux citoyens une voie collaborative de prise de décision. Mais ce principe de plate-forme décisionnelle peut tout aussi bien être «appliqué à une entreprise, une association ou à une collectivité», explique Jean-Henry Morin. L’un des participants, Paul Oberson, du Département genevois de l’instruction publique (DIP), évoque la possibilité de créer une telle plate-forme pour mettre en contact tous les enseignants du degré primaire du canton pour créer un réseau collaboratif de prise de décision.

Les participants se sont eux promis de rester en contact pour collaborer à la création d’une plate-forme de «démocratie participative». Le crowdsourcing politique est à nos portes.

February 6, 2014
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